Les jeunes à la télévison : de l’âge d’or yé-yé aux «sauvageons»
Par François Robinet, professeur agrégé d'histoire, doctorant à l'Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines
En partenariat avec l'INA.
http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAB01005360/evry-bandes-rivales.fr.html
QUOI
Qu’est-ce que la jeunesse ? Cette notion ambiguë et difficile à saisir ne peut être réduite à un simple fait biologique : l’âge ne suffit pas à définir la jeunesse. Celle-ci désigne, selon le sociologue Olivier Galland, une catégorie sociale au sein de laquelle les individus sont en transition entre l’âge de l’enfance et celui des adultes. Ce temps de passage, entre une période d’identification aux parents (l’enfance) et une autre période où l’individu aura construit ses propres valeurs et sa propre identité, doit être considéré comme un « processus de socialisation [1] qui s’effectue selon des rythmes variables en fonction de l’origine sociale ou du niveau d’étude.
La différenciation de cette classe d’âge au sein de la société française est un processus qui s’est déployé au cours du XXème siècle [2] . La jeunesse apparaît en effet comme classe d’âge distincte, essentiellement au tournant des XIXème et XXème siècles. Il faut cependant attendre la fin des années 50 et les générations du baby-boom, pour que cette jeunesse soit plus visible [3], pour qu’elle s’autonomise complètement [4], et qu’elle devienne une véritable classe sociale exerçant une influence indéniable sur les modes de consommation[5], sur les processus de création voire sur les événements politiques [6]. De plus en plus visible, elle attire l’attention des médias [7] (certains, comme l’animateur et producteur Daniel Filipacchi en en font même leur fond de commerce avec par exemple Salut les copains lancé en 1959 sur Europe 1 [8]) et les valeurs qui lui associées [9] s’avèrent être plutôt positives, bien que contrastées [10], oscillant souvent entre gout du risque, élan de liberté et de créativité ou esprit de contestation, un ensemble de représentations favorisant en retour la constitution d’un groupe conscient de lui-même et de ses spécificités.
Les années 70 marquent cependant une rupture dans la situation des jeunes et dans les perceptions que la société a de cette catégorie d’âge. La fin des Trente Glorieuses, l’entrée dans une période de stagnation économique et l’irruption du chômage de masse en France précipitent la fin de l’« âge d’or » de la jeunesse. Celle-ci est alors confrontée à de nouveaux problèmes (chômage, logement, panne de l’ascenseur social et phénomène de déclassement [11]), alors que ce temps qu’est la jeunesse, s’allonge avec la durée des études [12]. Cette période est aussi marquée par une modification des représentations médiatiques de la jeunesse [13]: la jeunesse et les événements impliquant celle-ci sont en effet désormais majoritairement présentés sous un angle négatif et assez stéréotypé : révolte devant l’absence d’avenir, échec scolaire, tensions entre jeunes, difficultés des jeunes « issus de l’immigration », insécurité dans les quartiers dits « sensibles »… A partir des années 80, l’image présentée des jeunes dans les médias (et particulièrement à la télévision) semble donc former un ensemble assez systématiquement connoté péjorativement, en un temps où notre société vieillissante paraît pourtant marquée par l’idéologie du « jeunisme ».
Dès lors, après la consultation d’un grand nombre de sujets de JT des fonds de l’INA, nous avons choisi de nous arrêter sur trois sujets sur les jeunes que nous considérons comme assez emblématiques des représentations dominantes de la jeunesse dans la société française durant la période la plus récente (fin des années 1990-début des années 2000). Il s’agit d’abord d’un reportage de Thierry Curtet et Frédéric Vion, diffusé le 7 octobre 1999 dans le 20H de France 2, sur des casseurs qui profitent d’une manifestation lycéenne pour commettre des exactions au cœur de Paris. Ensuite, un sujet d’Yves Junqua, diffusé dans l’édition de 20H du journal de France 2 le 29 janvier 2001, porte sur l’affrontement à Evry entre deux bandes rivales de jeunes venus des villes avoisinantes, ainsi que sur le désarroi de la population. Enfin, Nabila Tabouri propose sa vision du langage des jeunes des cités dans un sujet diffusé le 11 avril 2005, toujours dans le 20H de France 2. Autant de sujets qui mettent en scène des jeunes dans des circonstances très diverses et qui devraient nous permettre de dégager certains traits de l’image donnée des jeunes par la télévision française au tournant des XXe et XXIe siècles.
Comment la jeunesse est mise en scène
Il nous a par ailleurs paru essentiel de questionner les mises en scène contribuant aux représentations des jeunes dans les sujets à la télévision française en nous concentrant notamment sur la comparaison jeunes/adultes. Le tableau ci-dessous recense l’ensemble des éléments de contexte que nous avons pu répertorier concernant les personnes interviewées dans les sujets.
Contexte des entretiens | « Evry : bandes rivales » | « Le langage des jeunes des cités » | « Casseurs + service d’ordre » |
Jeunes | Deux jeunes témoignent ensemble avec un groupe devant le lycéeUn jeune homme censé appartenir à une bande, debout devant un magasin ; on entend des cris derrière ses propos à peine audibles (« on ne veut pas discuter »). Mouvements de caméra Yassine et Jérome, sur un passage pour piétons au dessus d’un boulevard |
Un groupe de jeunes d’une cité d’Evry ; les journalistes filment et enregistrent la conversation du groupe au bas des immeubles avec des effets de montages et l’incrustation sur l’écran de certains mots. Difficile de suivre et de comprendre mais c’est manifestement le but Plan moyen de deux jeunes (noirs) qui expliquent successivement le sens de leur conversation Un groupe explique le vocabulaire utilisé. Ils parlent ensemble ; travelling de la caméra, lieu indéterminé (devant un lycée ?) |
Charlotte Le Provost, vice-présidente de la FIDL Josselin du service d’ordre, lycéen, qui s’exprime avec ses camarades qui parlent également derrière |
Adultes | Alice Laboissetes : pas anonyme, son correct, pas de mouvement de caméra Floryd M’Bakata qui appartient à l’association « Réagir » Eric Trésor, surveillant du Lycée G.Brassens, dans la cour du lycée. | Une ancienne professeur de lettres, Natacha Polony, auteur de « Nos enfants gâchés ». Echange avec un groupe de jeunes puis est interviewée seule dans une brasserie Académicien Erik Orsenna dans son bureau. | Un homme qui affirme avoir eu la peur de sa vie Nadia Knybuhler, commerçante, qui s’indigne |
Plusieurs remarques s’imposent. Tout d’abord, dans ces trois sujets sur la jeunesse, on dénombre autant d’adultes interrogés que de jeunes, ce que certaines études confirment en affirmant que dans les sujets sur la jeunesse, la plupart des personnes interrogées sont des adultes[14]. Ensuite, nous pouvons distinguer une différence dans le statut et le rôle attribués aux adultes et aux jeunes par les journalistes : dans ces trois sujets, les adultes jouent un rôle souvent central et sont considérés comme des experts du problème évoqué. Leur parole, qui revêt tous les attributs de la légitimité (leur nom et fonction sont d’ailleurs systématiquement précisés), possède un contenu qui se veut directement informatif et qui semble épouser le point du vue du journaliste (ce qui est très net dans les sujets sur les bandes rivales ou sur le langage des jeunes dans la mesure où les journalistes n’apportent aucun élément d’expertise ou de contextualisation supplémentaire). A l’inverse, les propos des jeunes sont le plus souvent illustratifs, les jeunes étant réduits au rôle de témoins ou d’acteurs secondaires. Cette opposition du couple adulte/jeune se reflète également dans le choix des images, des cadrages et des décors : l’analyse de la mise en scène des prises de parole des personnes interrogées révèle que les adultes sont le plus souvent interrogés seuls avec une prise de son qui rend leurs propos audibles. Au contraire, les jeunes sont interrogés à plusieurs, avec des prises de parole qui peuvent se chevaucher, et un environnement sonore moins propice à l’écoute. De même, alors que la parole des adultes est recueillie via des plans fixes (en général rapprochés) dans des lieux clairement identifiés, la parole des jeunes souffre de cadrages approximatifs, d’une image qui bouge (voire de travelling) et de décors difficilement identifiables [15].
NOTRE ANALYSE :
QUI SONT LES JEUNES EVOQUES PAR LES SUJETS ?
Dans les trois sujets, le terme qui revient le plus souvent est le terme générique « les jeunes », qui semble désigner un tout indistinct. Cependant, d’autres dénominations ont pu être recensées : dans le reportage sur les bandes rivales à Evry, on parle aussi « des lycéens » et des « bandes », les plans et les témoignage choisis laissant penser que ce sont des bandes de jeunes, impression que le reste du sujet renforcera d’ailleurs (le journaliste parle d’« agresseurs de 15 à 18 ans … des jeunes qui ne mesurent plus les conséquences de leurs actes ») . Dans la séquence sur le langage des jeunes, les journalistes évoquent « un groupe de jeunes », « certains jeunes (qui) n’auraient que 400 mots » ou le titre d’un ouvrage « Nos enfants gâchés ». Enfin, dans le dernier sujet, il est de nouveau fait référence aux « lycéens » mais également aux « casseurs ». Ainsi, en dehors du terme générique, les dénominations des jeunes sont peu variées et relatives à leur situation scolaire (ici lycéens mais nous aurions pu trouver collégiens ou étudiants) ou à leur statut de délinquants (les bandes, les casseurs…).
Le tableau ci-dessous recense en outre l’ensemble des jeunes qui sont apparus dans les trois sujets. Il est remarquable que dans une grande majorité des cas, ils sont présentés comme des victimes ou à l’inverse comme un danger pour la société. Victimes, lorsqu’ils manifestent contre les bandes, à l’évocation de Romuald tué lors d’une rixe, lorsqu’une jeune fille est évacuée d’une manifestation infiltrée par des casseurs ou lorsqu’ils souffrent du handicap que serait l’appauvrissement de leur langage. Danger, lorsqu’il s’agit des casseurs, des bandes et peut-être danger aussi pour l’évolution de notre société (et pour sa cohésion) lorsque les journalistes évoquent l’appauvrissement du langage des jeunes et l’essor d’un vocabulaire spécifique d’une banlieue à l’autre. Quelques acteurs ont toutefois un statut plus ambigu : dans le sujet sur le langage des jeunes, la création d’un lexique par deux jeunes aurait pu constituer un signe d’espoir, une manifestation de la créativité, de l’humour et de l’esprit d’initiative de certains jeunes, si elle n’avait pas été traitée de manière anecdotique (et presque exotique) par le biais des néologismes « Alcatraz » (une manière pour le journaliste de faire état de la présence de la référence à l’univers carcéral dans le quartier) et « boite de 6 » pour désigner le fourgon de police (ce qui peut suggérer pour le téléspectateur une forme de défiance vis à vis de la police). Charlotte le Provost, vice-présidente de la FIDL, semble quant-à-elle incarner une forme de responsabilité et une jeunesse qui est déjà presque passée à l’âge adulte.
Qui sont-ils et pourquoi sont-ils visibles ou écoutés :
recensement des jeunes qui apparaissent dans les sujets.
« Evry : bandes rivales » | « Le langage des jeunes des cités » | « Casseurs + service d’ordre» |
Des lycéens qui réclament plus de sécurité. Romuald, 14 ans , « victime de la guerre entre les bandes »Un jeune homme censé appartenir à une bandePlan large d’une bande avec capuchesYassine et Jérôme, témoins d’une agression |
Un groupe de jeunes d’une cité d’Evry dont la discussion est incompréhensible. Plan moyen de deux jeunes qui expliquent successivement le sens de leur conversation. 2 jeunes qui élaborent un lexique. |
Manifestants et leur service d’ordreUne jeune fille évacuée du cortègeCharlotte Le Provost, vice-présidente de la FIDLNombreux plans de casseurs et de manifestants Josselin, du service d’ordre de la manifestation |
En définitive, la jeunesse est souvent représentée dans des situations de violence et la parole des jeunes centrée autour de cette violence ou des faits de délinquance [16]. Cette catégorie est avant tout considérée dans les années 1990-2000 comme posant problème à la société ou comme fragile et devant être protégée par la société. En outre, les problèmes rencontrés par certains jeunes sont assez systématiquement généralisés et posés comme la règle (par exemple, aucun espace ne semble protéger des bandes et des casseurs ; autre exemple, le lancement de David Pujadas indique que l’ensemble des jeunes risque d’être touché par un handicap lié au manque de maîtrise du langage). Enfin, il est notable que dans ces sujets, ces jeunes en difficultés et/ou confrontés à la délinquance sont quasiment tous issus des « minorités visibles » qui à la télévision française sont presque exclusivement présentées en situation problématique [17].
NOTRE CONCLUSION
Ainsi, en ce début de XXIe siècle, l’image des jeunes Français est désormais bien éloignée de l’image de la jeunesse en plein âge d’or donnée dans les années 50 et 60. Certes plus diverses que ne le laissent penser ces trois sujets, les représentations dominantes de la jeunesse s’articulent aujourd’hui autour des couples victime/délinquant, jeunes dangereux/jeunes en danger. Le regard reste largement stéréotypé et stigmatisant [18], encore plus dans le cas des jeunes Français noirs ou maghrébins qui sont avant tout présentés comme posant problème à la société du fait de l’échec scolaire, d’un défaut d’éducation ou de problèmes d’identité ; ce prisme quasi hégémonique des situation problématiques via lesquels sont présentés ces minorités, tend à assimiler toute une partie de la jeunesse française au « sauvageon » de Jean-Pierre Chevènement ou à la « racaille » chère à Nicolas Sarkozy.
Certes, on trouve parfois à la télévision française quelques exemples d’une jeunesse qui réussit mais c’est plus rare, ces réussites sont le plus souvent présentées sous l’angle d’un individu ou d’un destin exceptionnel et ce ne sont que trop rarement des réussites des catégories de jeunes habituellement stigmatisées. On pourra également arguer du fait que le format télévisé génère ce type de raccourci ou de dérive lié à des contraintes de temps, à la recherche d’images fortes ou à un manque d’investigation. Malgré tout, quelques exemples récents de documentaires (la « cité du mâle ») ou de fictions (« la journée de la jupe » [19]) doivent également nous interroger sur la vision stéréotypée et caricaturale désormais dominante qui s’est parfois imposée dans certaines franges de la société française et dont de nombreux reportages ne sont finalement que la traduction en images, avec le risque flagrant de générer et de renforcer des fractures générationnelles, géographiques ou sociales. Internet, qui est désormais le vecteur dominant de cette génération, va-t-il permettre la diffusion en réseau d'autres types de représentations directement issus des interlocuteurs ?
[1] Sur la jeunesse comme « processus de socialisation » : Olivier Galland, Sociologie de la jeunesse, Paris, Arman Colin, 2004, 248 p.
[2] Pour les siècles précédents, voir notamment Philippe Ariès, L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien régime, Paris , Seuil, 1960 et Olivier Galland, Les jeunes, Paris, La Découverte, 2009, p 6-21.
[3] Dès 1959, Alfred Sauvy analyse le phénomène en terme démographique et accompagne sa critique du malthusianisme d’une interrogation sur l’accueil qui va être fait à ces nouvelles générations. Alfred Sauvy, La montée des jeunes, Paris, Calmann-Lévy, 1959.
[4] Edgar Morin, « Culture adolescente et révolte étudiante », Annales, Vol. 24, N° 3, 1969, p. 765-776.
[5] Edgar Morin, « Salut les Copains », Le Monde, 6 juillet 1963.
[6] Michel Winock, La Fièvre hexagonale. Les grandes crises politiques de 1871 à 1968, Paris, Seuil, 1995.
[7] Christian Delporte, Fabrice d’Almeida, Histoire des médias en France de la Grande guerre à nos jours, Paris, Flammarion, 2003, p 203-206.
[8] Face au succès de l’émission de radio, Salut les copains deviendra également un mensuel en juillet 1962. Delporte, op.it., p 204.
[9] Pour une synthèse sur les représentations de la jeunesse à la télévision : Jean Noël Jeanneney, « Les jeunes », L’Echo du Siècle, Paris, Hachette Littérature, 2001, p 568-571.
[10] L’émergence de cette nouvelle catégorie sociale suscite cependant aussi beaucoup de craintes : voir à ce propos, le film de Marcel Carné, Les Tricheurs ou ce sujet de la télévision française sur les « blousons noirs » britanniques : http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAF95054211/blousons-noirs-a-margat-bande-de-jeunes-voyous.fr.html
[11] Voir notamment : Louis Chauvel, Le Destin des générations : structure sociale et cohortes en France du XXe siècle aux années 2010, Paris, PUF, 2010. Pour Louis Chauvel, les jeunes générations connaissent trois grandes fractures intergénérationnelles : la remise en cause de leur position économique relative, des déclassements sociaux plus fréquents, une marginalisation dans l’accès au politique.
[12] Olivier Galland, Sociologie de la jeunesse, Paris, Arman Colin, 2004.
[13] Jean-Noël Jeanneney, op.cit., p 570. Voir également pour les périodes plus récentes Divina Frau-Meigs, Maxime Drouet, Jean-Claude Allanic, Sophie Jehel, « La représentation des jeunes dans les médias d’actualité », Médiamorphose, n°8, septembre 2003, p 3-18.
[14] Voir également à ce propos : Divina Frau-Meigs, Maxime Drouet, Jean-Claude Allanic, Sophie Jehel, « La représentation des jeunes dans les médias d’actualité », Médiamorphose, n°8, septembre 2003, p 3-18.
[15]Maxime Drouet, François-Xavier Menou, L’image des jeunes dans les médias, Rapport du Conseil National de la Jeunesse, Marly-le-Roi, Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, 2004.
[16] Sur un corpus de sujets portant sur la jeunesse, Maxime Drouet recense 70% d’adultes parmi les personnes interrogées : Maxime Drouet, « Une mauvaise image : la construction journalistique de la violence des jeunes », Médiamorphose, n°8, septembre 2003, p 6-9.
[17] Il faudrait ici également mener une réflexion sur le rôle de l’anonymat et du floutage qui visent certes à garantir l’anonymat des mineurs, ce que la loi impose depuis le 30 septembre 1986, mais ce qui tend peut-être aussi à introduire une distance avec le téléspectateur voire à délégitimer la parole des jeunes à la télévision.
[18] Comme le montrent les liens établis entre langage des cités / culture hip-hop / difficultés scolaires / handicap social.
[19] L’image très caricaturale donnée de la jeunesse des quartiers dits difficiles dans « La journée de la jupe » mériterait d’être décryptée en regard d’une autre fiction, « Fracture » d’Alain Tasma, qui aborde le même thème de manière semble-t-il plus informée et subtile.
Bibliographie indicative
Christian Bachman, Luc Basier, Mise en image d’une banlieue ordinaire, Paris, Syros, 1989.
Pierre Bourdieu, « La jeunesse n’est qu’un mot », in Question de sociologie , Paris, Ed. de minuit, 1984, p 143-154.
Henri Boyer, Guy Lochard, « La banlieue : les mises en scène télévisuelle d’une exclusion, 1989-1994 », Télévision et exclusion, actes du colloque de Metz, Paris, L’Harmattan, 1998.
Henri Boyer, « Inventaire d’une construction stéréotypique » in Henri Boyer et Guy Lochard, Scènes de télévision en banlieues, Paris, INA-L’Harmattan, 1998.
Grégory Derville, « La stigmatisation des "jeunes de banlieues"», Communications et langages, n°113, 1997, pp.104-117.
Grégory Derville, « Les stéréotypes ont la vie dure. L’image des "jeunes de banlieues" dans l’émission sportive Stade 2 », CURAPP, La Politique ailleurs, Paris, PUF, 1997.
Divina Frau -Meigs, Maxime Drouet, Jean-Claude Allanic, Sophie Jehel, « La représentation des jeunes dans les médias d’actualité », Médiamorphose, n°8, septembre 2003, p 3-18.
Olivier Galland, Les jeunes, Paris, la Découverte, (7ème édition) 2009.
Olivier Galland, Sociologie de la jeunesse, Paris, Arman Colin, 2004.
Marie-Françoise Lévy, « Les représentations sociales de la jeunesse à la télévision française. Les années soixante », Hermès, n°13-14, 1994.
Maryvonne Masselot-Girard (dir.), Jeunes et médias : éthique, socialisation et représentations, GRREM, Groupe de recherche sur la relation enfants médias, Paris, l'Harmattan, 2004.
Edgar Morin, « Culture adolescente et révolte étudiante », Annales, Vol. 24, N° 3, 1969, p. 765-776.
Edgar Morin, « Salut les Copains », Le Monde, 6 juillet 1963.
Jean-Pierre Rioux, « La France yé-yé des années 60 », L’Histoire, n°182, novembre 1994.
Conseil national de la jeunesse, Commission jeunes et médias, L'image des jeunes dans les médias, Marly-le-Roi, Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, 2004.